Données historiques sur le Togo
Une sélection sur la période de 1800 à Avril 1960
 
     
     
     
     
1800   Au début du 19ème siècle, le commerce mercantile et une domination étrangère rampante prennent lentement le relais de la traite des esclaves au Togo. Vers le milieu du 19ème arrivent les premiers missionnaires allemands, suivis quelques décennies plus tard par des maisons de commerce allemandes. Ces derniers renforceront leur présence sur la côte maritime à travers des comptoirs et factoreries.
     
1884  

Sur la base d'un Accord à la formulation floue signée le 05.07.1884 entre le Consul impérial allemand, Dr. Gustav NACHTIGAL et le Chef traditionnel d'une région côtière, le roi MLAPA III de Togoville, le territoire est désigné pour la première fois comme "un protectorat de l'Empire allemand" (deutsches Reichsschutzgebiet), euphémisme pour désigner ce qui deviendra pratiquement en l'espace de quelques années une colonie.

Ce traité de protectorat ressemblait beaucoup plutôt à un accord commercial, dans lequel "la communauté de vue des parties signataires (Übereinstimmung)" était mis en exergue et supposé sans effet pour la souveraineté politique. La possibilité d'une intervention militaire de l'Empire allemand était pourtant évoquée de façon accessoire "en cas de menaces pour les intérêts commerciaux" (..., daß bei Gefährdung für den Handel, das Deutsche Reich Schutz gewähren würde").

Des expéditions militaires allaient permettre d'étendre la superficie du Togoland de 40.000 km2 à quelques 87.000 km2 par une population de 0.7. Mio. d'habitants en 1884. (Population en 2002: env. 5,0 Mio. sur 56.000 km2).

L'expansion et la mise en exploitation de l'espace d'application de ce traité de protectorat se heurtent à des résistances dans diverses régions du territoire, provoquant des actes de sabotages réprimés avec brutalité.

     
1895   Des rebellions à répétition des populations du Togo contre le nouvel ordre colonial sont réprimées brutalement et souvent le sang. Ces répressions entraînent l'exode d'un pourcentage non chiffré des populations togolaises à vers la Gold Coast sous domination britannique ou le Dahomey sous domination française.
     
1897   Après Bagida et Zébé (Sebe ou Sebewi en Allemand) la ville portuaire de Lomé devient le siège de l'administration coloniale allemande et pratiquement la capitale du Togo.

Lomé fut fondée quelques siècles plus tôt par un chasseur du nom de Djitri (Dzitri en langue éwé) qui avait bâti sa paillote de chasse dans les plantations de cure-dents, Alomé. Il serait venu de l'Est et y aurait fondé la première colonie d'habitation à Bè, aujourd'hui un quartier de Lomé.

     
1914   Au début de la première guerre mondiale, les troupes alliées franco-britanniques venues du Dahomey (aujourd'hui: Bénin) et de la Gold Coast (aujourd'hui: Ghana) mettent fin à l'ère coloniale allemande et occuperont le territoire du Togoland.
     
1919   Comme conséquence immédiate des demandes en réparation des Alliés franco-britanniques vis-à-vis de l'Allemagne, les colonies allemandes sont confisquées et le Togo tombe sous cette clause. Sur la base du Traité de Versailles, deux tiers du Togo (2/3) passe sous administration française, un tiers (1/3) sous administration britannique comme zones d'occupation.
     
1922   La Société des Nations (SDN) reconnait les mandats administratifs de la France et du Royaume Uni sur les zones d'occupation respectives et mandate en même temps les puissances occupatrices de préparer leurs territoires respectifs à l'émancipation en vue de leur autodétermination.

Quand bien même juridiquement, le Togo était "Territoire sous tutelle" au terme du droit international, la réalité quotidienne n'était nullement différente de l'ordre colonial qui règnait dans les territoires coloniaux voisins.
     
1926   Les revendeuses des marchés protestent contre la loi sur l'imposition décrétée par l'administration de tutelle. Ces protestations s'étendent au refus de la partition du pays et comme expression du rejet de l'ordre colonial français. Des courants politiques nationalistes se précisent et forment des structures dans la clandestinité.

L'administration française réprime les courants nationalistes par la brutalité et par une législation taillée sur mesure et en même encourage la formation de contre organisation présentées comme étant "progressistes".

     
1946   A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Togo est placée comme "entité" sous mandat des Nations Unies. Suite à des mouvements de protestation et soulèvements à répétition contre l'ordre colonial au Togo, les Nations Unies rappellent aux puissances mandataires, en l'occurrence la France et la Grande Bretagne, leur obligation de se préparer à organiser des référendums devant donner aux Togolais la possibilité de se prononcer sur leur autodétermination.
     
1956  

Le retard de la mise en oeuvre des résolutions des Nations Unies sur l'autodétermination amène les partis politiques et organisations de femmes à descendre dans la rue.

Quelques mois auparavant, la Loi-cadre du 23.06.1956 accordait aux territoires français d'outre-mer le statut d'autonomie. Sur la base de cette loi et sans que des élections aient été organisées, une Assemblée territoriale sera nommée au Togo, qui était pourtant un Territoire sous mandat onusien.

De façon analogue, un gouvernement territorial est nommé sous la direction de M. Nicolas GRUNITZKY. MM. Robert AJAVON et Antoine MEATCHI sont nommés respectivement Président et Vice-Président de l'Assemblée territoriale, par la volonté de la France.

L'Assemblée territoriale arbitrairement nommée par la France est composée à moitié de Togolais du Nord, à moitié de Togolais du Sud. Dans cette constellation, les débats politiques au Parlement avaient vite fait de se polariser en débats politiques à dominance ethniques.

Autant la répression contre les partisans d'une indépendance fortes dans la partie du Togo sous tutelle française, autant dans la partie du Togo sous administration britannique (Transvolta Region ou Britisch Togoland) un référendum de 1956 promettait une indépendance à portée de main selon un calendrier accepté de tous.

     
1957   Un référendum organisé dans la Transvolta Region par l'administration coloniale britannique décide d'incorporer cette partie du Togo dans la Gold Coast (aujourd'hui: Ghana). Le résultat de ce référendum a pour conséquence immédiate de redoubler la détermination des partisans de l'indépendance dans la partie du Togo sous tutelle française. Il en résultera une lutte pour l'indépendance menée avec tous les moyens à bords, afin de sauver ce qui pouvait l'être encore.

La confrontation politique entre partisans de l'indépendance (nationalistes) et les cercles profrançais (progressistes) se radicalisent. Cette radicalisation imprimera à la lutte pour l'indépendance un caractère de "show down pour tout ou rien". Ces circonstances qui ont finalement accompagné le référendum d'autodétermination au Togo sous tutelle française seront d'ailleurs partiellement à l'origine de certaines tensions entre les gouvernements dans les années qui suivront immédiatement l'indépendance du Togo et du Ghana.

     
1958   Le référendum d'autodétermination permet la manifestation de la volonté d'une majorité écrasante de Togolais pour une indépendance de la France. Après la victoire des Nationalistes sous direction de Augustino de SOUZA et Sylvanus Epiphanio OLYMPIO, ce dernier est investi par la première Assemblée Nationale de la formation du premier gouvernement togolais.
     
27. 04.60   Le Togo accède à la souveraineté nationale et devient un pays membres du block des pays non-alignés, doté d'un Constitution pluraliste votée en 1958 et renonçant à se doter d'une armée. Sylvanus Epiphanio OLYMPIO est élu Président de la République. Son Vice-président est Antoine MEATCHI.
     
 


A la gloire du Peuple togolais:

Peuple togolais!
Par ta foi, ton courage et ton sacrifice
La Nation togolaise est née.

Monument de l'indépendance du Togo (voir épigraphe à dr.)  
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